Les Draconides en 2011

A l'automne, il n'y a pas que des feuilles mortes qui tombent et qui se ramassent à la pelle, et les pluies ne sont pas toujours humides ! En effet c'est également la saison de plusieurs essaims météoritiques (Draconides, Orionides, Taurides, Biélides, Léonides, Géminides). En 2011, c'est principalement l'essaim des Draconides qui va mériter toute notre attention.

meteorites Tout comme l'essaim des Perséides est du au passage de la comète 109P/Swift-Tuttle à proximité du Soleil, les Draconides proviennent d'une comète, 21P/Giacobini-Zinner. Elle doit son nom au Français Michel Giacobini qui l'a découverte en 1900, à l'Allemand Ernst Zinner qui la redécouverte trois ans plus tard, mais également au fait que ce soit la 21ème comète périodique identifiée, puisqu'elle passe à proximité du Soleil tous les 6 ans et demi.

Soumises à l'action du Soleil quand elles s'en approchent, les comètes abandonnent sur leurs orbites quantité de minuscules particules. Lorsque la Terre croise sur sa route ces nuages de débris cométaires, les particules dont la plupart n'ont que la taille d'un grain de poussière se consument dans notre atmosphère sous forme d'étoiles filantes. D'une vitesse de 20 km/s, ces étoiles filantes sont très lentes et ont souvent une couleur jaune.

Pour les comètes qui repassent périodiquement depuis des centaines d'années, les particules ont fini par se répartir tout le long de leur orbite et la rencontre avec notre planète n'engendre qu'une augmentation du nombre de météores à une période de l'année. Pour des comètes qui sont arrivées plus récemment dans le Système solaire, les particules sont encore regroupées en nuages denses à certains points de l'orbite, là où ces astres chevelus ont subi le plus intensément l'action solaire. La plupart du temps, la Terre coupe l'orbite de ces jeunes comètes dans des zones dépourvues de poussières, mais certaines années nous rencontrons l'un de ces nuages de particules à l'origine d'une véritable pluie d'étoiles filantes. C'est le cas pour les Draconides.

Dans la soirée du samedi 8 octobre prochain, notre planète croisera une traînée de météores, offrant au ciel des pluies d’étoiles filantes spectaculaires.

Un phénomène exceptionnel à ne pas manquer!

En effet, les spécialistes, entre autres de l’IMCCE (l'Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Ephémémérides), prévoient que la densité de la traîne sera importante puisque nous sommes dans des conditions similaires au passage de 1933 durant lequel avait été observé des pluies d’étoiles filantes (10 000 météores par heure).

Radiant de l'essaim des Draconides Les météores d'un même essaim paraissent venir d'un même point de la sphère céleste. Ce point est appelé radiant. Sa position varie au fil des jours. Le nom de la constellation dans laquelle il se situe donne son nom à l'essaim météoritique. Ainsi, l'essaim des Draconides que l'on peut voir du 6 au 10 octobre doit son nom à la constellation du Dragon (qui se dit Draco en latin) car autour du maximum de l'essaim les étoiles filantes semblent émaner d'un point situé dans cette constellation. Cependant d'autres météores n'ont pas de directions privilégiées, on parle alors de météores sporadiques.

Visibles dans toute l’Europe et en Asie centrale, on pourra observer les étoiles filantes autour de cette constellation du Dragon, au-dessus de l’horizon nord-ouest, à partir de 21h heure locale. Un ciel bien dégagé sera nécessaire pour la qualité de l’observation. Concernant les prévisions météorologiques, la zone méditerranéenne sera plus dégagée que l'Europe du nord, mais le radiant des Draconides y sera moins élevé. Le nombre de météores visibles sera alors beaucoup moins élevé. Par ailleurs, la Lune sera très (même trop) présente au moment où la pluie de météores tombera (Pleine Lune le 12 octobre). L’évènement est d’autant plus fascinant car ce sont ces mêmes traînées qui ont déjà causé une pluie de météores en 1900, lors de la découverte de la comète. La Terre rencontrera une nouvelle fois cette traînée début octobre, qui a été éjectée au 19ème siècle. Il est intéressant de pouvoir observer une manifestation de météores déjà connue. Les estimations annoncent autours de 600 météores par heures, avec deux maxima, un vers 18h (donc invisible à cause du Soleil), et l’autre vers 22h30. Les pluies sont d’une grande intensité, elles sont bien visibles à l’œil nu, il n’y a donc pas besoin de télescope. Aucun évènement de ce type n’est prévu dans les quarante prochaines années, ce qui le rend exceptionnel.

L'AFA invite les clubs et associations à se mobiliser pour accueillir le public, sur plus d’une centaine de sites, pour organiser des soirées d’observation. C’est aussi l’occasion de participer à la science : chacun peut contribuer au travail des astronomes, que vous soyez amateur ou non, en envoyant un rapport d’observation à l’International Meteor Organization (IMO).

La nuit des Draconides est gratuite. La campagne d'observation des Draconides est supervisée par l'Association Française d'Astronomie. Elle bénéficie de la participation de Ciel & Espace Pour en savoir plus sur la nuit des Draconides et retrouver toutes les manifestations www.afanet.fr

Pour observer, pas besoin de télescope, ni même d´une paire de jumelles. Il vous suffit simplement d'un bon site dégagé, de vous allonger sur une chaise longue, et éventuellement de regarder plutôt en direction de la constellation du Dragon si vous souhaitez en voir un maximum. Evitez la lumière car la pupille de vos yeux met 15 à 20 minutes pour se dilater complètement et donc vous empêche momentanément d'en profiter au maximum.

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